Geoffroy de Laforcade. « Migrants Transnationaux et Anarchisme en Amérique Latine »
Geoffroy de Laforcade. « Migrants Transnationaux et Anarchisme en Amérique Latine, fin du XIXe siècle – début du XXe siècle »
Dans cet excellent article, de Laforcade s’attache à montrer comment les réseaux transnationaux anarchistes – le long desquels transitaient les personnes, les fonds, les journaux, les communiqués et les idées – facilitèrent l’appropriation et l’adaptation locale de discours et de pratiques libertaires. En reprenant une historiographie désormais importante mais très dispersée en fonction des histoires nationales, il s’agit de montrer comment la diffusion de l’anarchisme en Amérique latine fut relayée – sans exclusivité – par des activistes européens ou nord-américains, toujours avec le souci de traduire pour un public «natif» une tradition née en Europe ou d’appliquer ses concepts à une réalité locale, sous la forme de nouvelles «représentations identitaires». Les différents nationalismes latino-américains associent traditionnellement l’anarchiste à l’étranger : ils l’assimilent à un virus et le construisent comme une antithèse de la nation. Reprendre l’analyse des relations entre migrations et essor de l’anarchisme latino-américain implique donc aussi de déconstruire ce discours traditionnel. La question qui nous préoccupe n’est pas de déterminer si les sources «allogènes» de cette pensée la rend ou non «étrangère», mais plutôt de montrer comment les solidarités locales, régionales et transnationales favorisées par les premiers militants anarchistes en Amérique latine – déclencheurs de pratiques et de significations transformatrices, de nouvelles formes d’association et d’une contre-culture associée aux révoltes agraires et à la naissance de mouvements syndicaux – se sont inspirées et démarquées de l’héritage socialiste libertaire en Europe.
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